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Change.org, ou comment les technos changent le monde … durablement

Site de Change.orgUne émission de télé américaine que j’adore : CBS Sunday Morning. Je ne l’écoute pas souvent en direct puisque j’ai autre chose à faire le dimanche matin à 9 h! Mais ce matin, au retour d’une marche avec le chien à -20˚C, j’ai pris le temps de regarder quelques segments. Et l’un d’entres eux, titré The Internet revolutionizing revolutions, portait sur Change.org, un site de pétitions en ligne. Si vous démarrez une pétition et que l’effet boule de neige se met en place à travers les médias sociaux, vous aurez alors le pouvoir de changer le monde, et ce à partir de votre ordinateur, tablette ou téléphone intelligent. Ça peut vraiment faire une différence.

Change.org, c’est aussi ce qu’on appelle l’entrepreneuriat social, qui est loin de l’œuvre de charité ou de l’organisme à but non lucratif (même si Change.org a pris une extension .org pour son site). On démarre une entreprise dont la raison d’être sera d’utiliser des moyens innovants afin d’atteindre une finalité sociale. Simplifié, Change.org utilise des revenus de publicité pour faire rouler ses serveurs, payer ses employés et en ressortir un bénéfice. Sa cause : offrir une voix à ceux qui n’en ont pas. Et l’effet va dans toutes les directions, de cette jeune femme qui exige (et réussit) que Bank Of America retire ses frais de carte de débit, à une offensive (encore une…) visant Apple est le traitement des employés chinois (voir aussi mon billet qui traite du sujet en général).

J’ai déjà quelques billets sur ma table de travail visant de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), mais le cas de l’entrepreneuriat social est particulier puisqu’il intègre d’abord la RSE à son modèle d’affaires. Et les TIC dans tout ça? Plusieurs opportunités d’entrepreneuriat social sont issues des TIC, souvent sur un modèle similaire à Change.org, en utilisant le Web 2.0. Quelques exemples :

  • En réalisant des recherches sur Internet, il était possible de s’associer à une cause de son choix en se dirigeant d’abord sur ce maintenant défunt site web : www.neoaid.com
  • En participant au concept de microcrédit à travers Kiva.org, ou son grand frère ProFounder.com qui, quant à lui, permet de lever des fonds nécessaires pour de petites entreprises américaines.

L’apport des technologies du web pour l’entrepreneur social a de grands avantages : on peut lancer un site avec peu d’investissement initial (faire une application basique de type pétition ne demande pas une grande analyse), et avec les technologies en nuage, on peut croitre nos capacités à la demande sans impacts trop importants sur l’investissement initial. Reste à augmenter sa visibilité dans les médias sociaux (afin d’amener une source de revenus) et c’est bingo.

Inspiré?

[Mise à jour 13 févriver 2012] Un concours a été lancé pour les entrepreneurs sociaux: À go on change le monde!

[Mise à jour janvier 2014] Le site ProFounder.com n’est malheureusement plus actif

Premier billet : des plateformes technologiques derrière les blogueurs!

Parmi les nombreux sujets que j’ai déjà en tête (et plus j’y pense, plus j’en trouve!), quoi de mieux que de discuter des plateformes technologiques qu’on retrouve derrière ces millions de blogues.

La démocratisation du concept de blogue permet de donner une voix à ceux qui en désirent une, sans que les médias traditionnels soient impliqués. En quelques cliques, on peut se mettre à parler de tout et de rien, et avec un peu d’astuces, notre voix peut charmer une audience inespérée, et influencer ceux qui ont une écoute intéressée. On a qu’à regarder le film Julie & Julia pour voir avec quelle facilité il est possible de démarrer un blogue, et de développer des « followers » sans intervention divine.

Alors, comment faire le lien entre développement durable et les technologies derrière ces blogues? Tout d’abord, un retour sur le rapport Brundland et sa définition reconnut : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Et par développement durable, on entend ces 3 piliers, soit l’équité sociale, l’efficience économique, et finalement le maintient de l’intégrité de l’environnement.

Avant de finaliser mon choix d’une plateforme, j’ai fait une évaluation sommaire des fonctionnalités de 3 technologies provenant d’univers très différent : WordPress (OpenSource), Blogger (acquis par Google) et Tumblr (la star montante du microblogging, financé par diverses sources). De ces 3 plateformes, quelle est la plus « durable »? Difficile à dire, n’est-ce pas, et c’est une question qui n’a aucunement motivé mon choix! Elles partagent toutes la caractéristique de donner une voix, à la base elles sont gratuites (des frais supplémentaires peuvent apparaître par contre), et possèdent toutes des politiques visant le contenu (vol d’identité, contenu haineux, etc.) et la vie privée. Seul Google publie certaines informations liées aux performances énergétiques de ses centres de données (pilier Environnement), mais rien de précis sur d’autres aspects de sa plateforme Blogger. WordPress (.org) obtient une portion de la cote « Sociale » puisqu’elle est issue de la communauté OpenSource, mais l’OpenSource est souvent couplé d’une compagnie parallèle et ici, c’est automattic.com qui prend ce rôle en gérant WordPress.com (.com VS .org vous expliquera la différence). Pour ce qui est de Tumblr, pas d’information disponible, même les internautes se demandent comment ils atteignent la rentabilité. Il semble donc difficile, voire impossible, de se forger une opinion sur l’aspect durable de ces plateformes par manque d’information. Comment gèrent-ils leur centre de données? Comment traitent-ils leur employé et leurs « clients »? Où se trouve leur rapport de développement durable (suivant l’approche du Global Report Initiative)?

Lorsqu’on jette un coup d’œil au secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), on se rend compte que trop souvent, l’application de « développement durable » se résume à la gestion énergétique de centre de données et à une implication philanthropique. Ce billet ne sera donc pas le premier à poser la question (GreenMonk se posait aussi la question il y a 3 ans!). La faveur a jusqu’ici été envers les changements climatiques et le « Green ICT », mais les TIC ont tellement négligé des aspects du développement durable que ce blogue se ravitaillera sans problème!