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« Prêt à jeter » des TIC
Un blogueur doit impérativement comprendre certains concepts qui permettent de maximiser sa vitrine virtuelle sur la toile. Même si je ne mets pas beaucoup d’efforts à augmenter ma visibilité, je m’intéresse malgré tout aux termes recherchés par les internautes qui les dirigent vers ce blog, question de prendre le pouls de leurs intérêts. Par l’outil de statistiques de la plateforme WordPress, j’ai constaté qu’une expression revient régulièrement : « obsolescence planifiée ». J’ai donc fait une recherche à mon tour sur ces mêmes termes pour découvrir que le site TotaleTIC.com arrive en première page des résultats de Google! (1) HouHou, quelle visibilité! Une fois l’euphorie passée, c’est la surprise: comment mon tout petit blog réussit-il à atteindre ce classement sur une expression pourtant simple? N’est-ce pas un sujet majeur de la problématique environnementale, que des journalistes sérieux couvrent quotidiennement dans la francophonie? Peut-être que le sujet n’est finalement pas très populaire et plutôt méconnu, d’où ce classement inespéré! (2) Peu importe, ceci me servira d’introduction au sujet du jour, sujet que vous avez déjà deviné.
Un lien qui lui aussi arrive en première page sur l’expression « obsolescence planifiée » (en date de la publication de ce billet) est un article discutant d’une « arnaque », et présentant un excellent reportage d’ARTE intitulé Prêt à jeter (vous pouvez le visionner ici, je vous le recommande fortement si le sujet vous intéresse, c’est une heure de votre temps bien investi!). Arnaque n’est pas le terme juste: une arnaque implique une escroquerie, alors que l’obsolescence planifiée est tout à fait légal et est un phénomène qui ne date pas d’hier. Si vous visionnez le reportage, on vous présentera des cas où l’illégalité s’installe, comme le cartel de l’ampoule, ou le recours collectif visant la durée de vie des batteries du iPod d’Apple (petit vidéo humoristique ici). L’exemple de l’imprimante Epson est d’ailleurs à la limite de la légalité…
Alors, si l’obsolescence planifiée (ou obsolescence programmée, ou désuétude calculée) est légale, qu’est-ce que c’est au juste? Selon le Dictionnaire Terminologique :
Politique de fabrication ou de production qui consiste à établir la longévité commerciale d’un produit ou à fixer arbitrairement la durée de vie utile d’un appareil, d’une machine, de façon à en assurer le remplacement.
Autrement dit, lors de la conception d’un produit, les manufacturiers prennent une décision (volontaire) d’assurer la pérennité de leur entreprise (c.-à-d. augmenter leurs profits) en diminuant la longévité du produit, forçant le consommateur à remplacer ledit produit prématurément.
Les exemples d’obsolescence planifiée chez les TIC sont (beaucoup?) trop nombreux. Si le reportage d’ARTE pouvait être édité à nouveau, il discuterait probablement de la sortie du iPhone 5 et de l’obsolescence engendrée par son nouveau connecteur (sujet d’un billet précédent). Mais comment remédier à ce problème? Une piste de solution est l’application du concept de Responsabilité Étendue du Producteur (RÉP). Et lorsque lois et règlements supportent le concept, on peut provoquer un changement positif. Utopie?
(1) Apparaitre en première page des résultats d’une recherche via l’engin Google, c’est comme monter sur le podium aux Olympiques… Notez que sur Bing.com, TotaleTIC.com n’a pas un classement de champion, et que pour arriver en première page, on doit ajouter TIC à l’expression « obsolescence planifiée TIC ».
(2) L’algorithme qu’utilise Google pour le classement des sites lors de recherches de mots clés dépend de plusieurs facteurs, et les paramètres ne sont pas tous connus, mais plutôt déduits par les spécialistes du SEO (Search Engine Optimization). Si le classement peut parfois paraitre arbitraire, c’est que l’algorithme favorise entre autres le contenu pertinent dans un site. J’avoue ne pas être une spécialiste, mais c’est ce que j’en comprends.
Premier billet : des plateformes technologiques derrière les blogueurs!
Parmi les nombreux sujets que j’ai déjà en tête (et plus j’y pense, plus j’en trouve!), quoi de mieux que de discuter des plateformes technologiques qu’on retrouve derrière ces millions de blogues.
La démocratisation du concept de blogue permet de donner une voix à ceux qui en désirent une, sans que les médias traditionnels soient impliqués. En quelques cliques, on peut se mettre à parler de tout et de rien, et avec un peu d’astuces, notre voix peut charmer une audience inespérée, et influencer ceux qui ont une écoute intéressée. On a qu’à regarder le film Julie & Julia pour voir avec quelle facilité il est possible de démarrer un blogue, et de développer des « followers » sans intervention divine.
Alors, comment faire le lien entre développement durable et les technologies derrière ces blogues? Tout d’abord, un retour sur le rapport Brundland et sa définition reconnut : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Et par développement durable, on entend ces 3 piliers, soit l’équité sociale, l’efficience économique, et finalement le maintient de l’intégrité de l’environnement.
Avant de finaliser mon choix d’une plateforme, j’ai fait une évaluation sommaire des fonctionnalités de 3 technologies provenant d’univers très différent : WordPress (OpenSource), Blogger (acquis par Google) et Tumblr (la star montante du microblogging, financé par diverses sources). De ces 3 plateformes, quelle est la plus « durable »? Difficile à dire, n’est-ce pas, et c’est une question qui n’a aucunement motivé mon choix! Elles partagent toutes la caractéristique de donner une voix, à la base elles sont gratuites (des frais supplémentaires peuvent apparaître par contre), et possèdent toutes des politiques visant le contenu (vol d’identité, contenu haineux, etc.) et la vie privée. Seul Google publie certaines informations liées aux performances énergétiques de ses centres de données (pilier Environnement), mais rien de précis sur d’autres aspects de sa plateforme Blogger. WordPress (.org) obtient une portion de la cote « Sociale » puisqu’elle est issue de la communauté OpenSource, mais l’OpenSource est souvent couplé d’une compagnie parallèle et ici, c’est automattic.com qui prend ce rôle en gérant WordPress.com (.com VS .org vous expliquera la différence). Pour ce qui est de Tumblr, pas d’information disponible, même les internautes se demandent comment ils atteignent la rentabilité. Il semble donc difficile, voire impossible, de se forger une opinion sur l’aspect durable de ces plateformes par manque d’information. Comment gèrent-ils leur centre de données? Comment traitent-ils leur employé et leurs « clients »? Où se trouve leur rapport de développement durable (suivant l’approche du Global Report Initiative)?
Lorsqu’on jette un coup d’œil au secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), on se rend compte que trop souvent, l’application de « développement durable » se résume à la gestion énergétique de centre de données et à une implication philanthropique. Ce billet ne sera donc pas le premier à poser la question (GreenMonk se posait aussi la question il y a 3 ans!). La faveur a jusqu’ici été envers les changements climatiques et le « Green ICT », mais les TIC ont tellement négligé des aspects du développement durable que ce blogue se ravitaillera sans problème!